N°2 - Gérard de Nerval - L'Art du Trait - La Sainte-Baume - Rennes le Château
Image pieuse (XIXème siècle)
 
2
 Sceau N° 2
ANNÉE 1999
SOLSTICE D'ÉTÉ

LA SAINTE-BAUME

Magie entre ciel et terre

     Notre Mère des Eaux, ancien nom de cette merveilleuse montagne, n'a cessé de provoquer de ferventes démarches.  Il y a 15 à 20.000 ans, en pleine époque glaciaire, c'était déjà un lieu de spiritualité. Au néolithique, les hommes ont continué à visiter et à respecter ce lieu sacré.  Mille ans avant J.-C., nos informations se font plus précises : nous savons que c'était un important lieu de pèlerinage à Isis la Vierge Noire ; les druides y consacraient les chênes-rois.
    Plus tard, un culte à Artémis, la Diane des Romains, profitera aussi des vibrations très puissantes et très particulières du massif. La grotte de la Sainte-Baume est devenue un haut lieu du monde chrétien.  Il y a un peu moins de 2000 ans, la légende bien connue nous dit que Marie Madeleine découvrit le site prédestiné de la Sainte Baume.  Prier dans la grotte est un acte intime effectué dans le ventre de la Terre Mère.  Prier sur le saint Pilon, le "pilier", inondé de soleil, où le regard porte jusqu'à la mer et au delà de l'horizon, c'est prier sur l'axe du monde qui assure l'ouverture à la transcendance -- c'est se relier à l'infini.
     Les signes ne trompent pas : quand Marie Madeleine arrive à la grotte, elle trouve un dragon qui est chassé par Saint Michel et la caverne est infestée de vipères.  Le dragon est une représentation ambivalente ; c'est le symbole de forces cachées et contenues, c'est lui qui empêche le profane d'entrer dans le ventre matriciel.  Il refuse l'accès aux profondeurs de la Terre.  Ce lieu sombre ne peut être atteint qu'après la maÓtrise du gardien et de l'initiation.  Les dragons peuvent vivre dans l'eau et faire naÓtre les sources, ils sont la représentation des forces telluriques qui s'expriment fortement dans un lieu à travers une rivière, un fleuve ou une montagne.  La vipère, issue de l'inconscient, symbolise l'agent des transformations physiques et spirituelles qui s'opèrent.  Nous avons là l'affirmation symbolique du caractère très particulier de cet endroit qui participe à notre transformation.
     En particulier l'eau est abondante dans le massif et dans la grotte.  Il faut comprendre que c'est elle qui détermine la qualité vibratoire d'un lieu sacré.  Dans la Genèse, ce sont les choses du second jour de la création qui apparaissent : les eaux d'en haut et les eaux d'en bas.  L'eau, c'est la mémoire du monde.  C'est le principe même de la vie.  L'eau c'est l'élément qui relie : elle relie nos cellules entre elles, elle relie l'homme avec le cosmos.
     Le lieu saint, d'une manière générale, est un endroit ou l'homme peut passer de sa condition terrestre au monde de la lumière.  L'eau intervient dans ce processus d'échange ; elle est utilisée depuis toujours dans la construction des sanctuaires car elle porte l'information indispensable à un lieu sacré.  C'est justement la rencontre, en un endroit précis, d'un ou plusieurs courants d'eau avec des réseaux, dits géomagnétiques ou géobiologiques, que peut apparaÓtre, avec l'aide de l'homme, le sens sacré dans toute sa force.
     Les bâtisseurs d'églises et de cathédrales le savaient bien.  Ils avaient une parfaite connaissance et maÓtrise des passages de l'eau dans le sous-sol ainsi que des réseaux, éléments essentiels pour alimenter et dynamiser le lieu.  Pour tenter de comprendre ces réseaux, il faut endosser la démarche du maÓtre d'œuvre ; celle-ci était globale.  Il reliait, dans la construction de l'église ou du lieu sacré en général, les énergies du haut avec celles du bas.  Son approche était à la fois holistique, symbolique et concrète.
     De par leur nature, les réseaux sont les moteurs subtils qui animent le lieu.  Ils consistent en une structure quadrillée et dynamique, disposée en volume.  Leurs dimensions varient en fonction de la latitude et se situent dans la biosphère, à l'interface de la surface de la Terre et du Cosmos.  Ils naissent donc de l'un et de l'autre et en subissent les influences permanentes.
     Le plus important des réseaux sacrés passe par la pyramide de Kheops.  Deux autres, plus à l'ouest, passent l'un par Delphes, l'autre à la Sainte-Baume.
     Certains réseaux véhiculent une information froide, maturante, participant à une transformation interne, ils sont en relation avec la lune.  D'autres manifestent une information chaude, d'expansion et de concrétisation ; ils sont alimentés par le soleil.  Symboliquement, les actes de Marie Madeleine mettent en évidence son travail sur les deux plans (ses prières, alternativement, dans la grotte glacée et humide et au sommet du saint Pilon dans la chaleur et la lumière).  Elle réalise les épousailles des principes complémentaires qui s'opposent en ce lieu.  Les maÓtres du trait et bâtisseurs de cathédrales ne s'y sont pas trompés ; ils ont su reconnaître... (ARTICLE COMPLET SUR ABONNEMENT).


Alain CREGUT

(Association HELVIE)
© 1999  -  Tous droits réservés